Cinewax, une innovation pour le cinéma africain

Par Faty- Sharon Sylla.

Le 8 novembre dernier, L’ASPA et la Grande Afrique ont eu l’honneur d’être conviés à la soirée de lancement de la deuxième édition du Online African Film Festival (OAFF) au Gaumont-Champs Elysées. 

Au programme, jus de gingembre épicé à souhait, Bissap et pastels succulentes, une ambiance afro beats sous les platines de DJ Cheetah, de la joie et des rires grâce à la présence de la solaire Sophy Aiida et de l’équipe Cinéwax, mais aussi beaucoup d’émotion durant la projection de Dulce et Supa Modo (which had me in REAL TEARS y’all)

Cinewax, c’est une association imaginé par Jean FALL, et qui, depuis 2015 “fait la promotion des films africains à travers une programmation originale […] dans le but de rendre l’Afrique et ses cultures accessible par le cinéma.” Mais pourquoi ne pas aller au delà de la salle de cinéma pour diffuser ces films? C’est de là que naît l’idée du Online African Film Festival.

Et l’OAFF alors, c’est quoi? ; 30 jours, 30 films afro-centrique par des personnes des diasporas africaines et le tout pour la modique somme de 8€. Vous avez jusqu’au 15 décembre pour bingewatcher ces trésors qui ont été soigneusement sélectionnés par un jury officiel composé par la grande productrice Laurence Lascary, la talentueuse actrice Aïssa Maïga, et l’illustre cinéaste Souleymane Cissé ainsi qu’un jury digital.

Après l’identité (tiens ça me rappelle quelque chose), le thème de cette année est le rêve africain, et d’après Jean FALL, «il y a beaucoup de fantasmes sur l’Afrique [mais…] le rêve africain, c’est une réalité ». Pour Laurence Lascary, le point de vue africain surprend sous le prétexte absurde que le public general occidental n’arriverait pas à s’identifier au narratif des films du continent et de la diaspora (alors qu’elle même qui ne connaît rien à Corée, reste une grande fan des K-dramas), et c’est pourquoi que les mouvements comme celui de Cinewax sont importants. Aissa Maiga, fille d’un journaliste Malien proche de Thomas Sankara, nous confie être le fruit d’un rêve; celui de construire une Afrique libre et unie. “Le rêve africain est [tout aussi] politique qu’artistique,” nous dit-elle, “[il] est mondial].

Avec Aïssa Maïga

Celle qui interprète le rôle d’Agnes Kamkwamba dans Le Garçon qui dompta le vent (link Ayrton Aubry article) nous a d’ailleurs accordé quelques minutes avant le commencement de la soirée pour nous raconter comment c’était de travailler avec  Chiwetel Ejiofor, qu’elle qualifie de “brillant, extrêmement travailleur et très humble”, avec une capacité à raconter l’histoire une famille, au bord de la crise, dans toutes ses dimension. Quand on lui demande ce qui serait pour elle le futur du cinéma africain, elle nous répond “qu’[il] se trouve dans sa diversité”, et que de “le mettre dans une seule formule conduirait à réduire les imaginaires et à l’appauvrir.” Ensuite, elle nous dit que “ce futur se trouve aussi dans la formation”. Elle continue en disant que “l’industrie du cinéma est une industrie lourde et coûteuse qui demande des savoirs-faire financier et technique et tant qu’il n’y aura pas de formation dans la continuité, ces industries ne pourront pas vraiment exister”. Enfin elle nous confie que “les films qui montrent l’Afrique sous un jour glorieux sont tout autant utiles que les films  qui dépeignent la cruelle réalité que des millions de personnes vivent encore sur le continent,” refusant de “laisser tous ces gens de côté pour incarner que ceux qui nous renvoie un miroir dit positif” 

Sur ces belles paroles et ce magnifique selfie, je vous laisse aller chercher votre carte bancaire, et à aller souscrire à l’OAFF!

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