Le Cap-Vert : comment l’archipel touristique fait-il face à la crise sanitaire ?

Un faible taux de contamination

 Le Cap-Vert, ancienne colonie portugaise composée de dix îles situées au large des côtes du Sénégal connaît un faible taux de contamination puisque seulement 14 700 cas de Covid-19 ont été recensés depuis le début de la pandémie, avec un total de 139 décès. Depuis le mois de Décembre, le pays compte environ 44 cas de contamination par jour.

Néanmoins, ces chiffres doivent être pris avec précaution à cause de la faible proportion de tests PCR réalisés. Dans ce pays, seules les personnes présentant des symptômes bénéficient d’un test gratuit.

L’arrivée du vaccin

Dans le cadre du projet COVAX, le Cap-Vert va bientôt recevoir 5 850 doses de vaccin Pfizer/ BionNTec et ensuite fin mars ou avril 108 000 doses de vaccin AstraZeneca/Oxford.

Avec ces premières doses de vaccin, le gouvernement souhaite vacciner en priorité les personnels hospitaliers. 

La Banque mondiale a également annoncé que l’archipel allait recevoir une aide de 5 millions de dollars pour pouvoir s’équiper de vaccins. Le financement sera normalement disponible dès cette semaine et devrait permettre au pays de s’armer de 400 000 doses de vaccins pour un total de 200 000 personnes. Le Cap-Vert étant un pays faiblement peuplé (un peu plus de 500 000 habitants), ces doses bénéficieront à environ 35 % de la population.

 

Une lente réouverture des frontières qui a mis un frein au tourisme

Sans ressources naturelles, grâce au tourisme, le Cap-Vert avait su s’imposer parmi les pays dynamiques du continent avec une croissance économique atteignant les 5,7 % en 2019. 

Le pays est donc très dépendant du secteur touristique qui représente 20% de son PIB et correspond à un emploi sur cinq. La crise sanitaire qui avait conduit le pays à fermer ses frontières a ainsi mis l’économie à rude épreuve.

Le Cap-Vert fait partie des premiers pays à avoir fermé ses frontières avec l’Europe, puisqu’il a suspendu les vols en provenance d’Italie dès mi-février, puis de mars à octobre, il a fermé ses frontières aux vols commerciaux.  

Si en 2019 800 000 personnes ont visité l’archipel, il est estimé que le Cap-Vert a perdu 550 000 de ses touristes en 2020. Le gouvernement a annoncé que la crise économique due à la pandémie pourrait faire grimper la dette publique à 145,9 % du PIB national et que le taux de chômage allait augmenter et devrait atteindre les 18% cette année.

 

Un retour des touristes très attendu

Le Cap-Vert a débuté l’année 2021 avec l’arrivée de 167 touristes. Si ces chiffres semblent dérisoires, ils représentent un grand espoir pour les hôteliers, les restaurateurs et les guides touristiques qui font partie des personnes les plus importées par la crise sanitaire.

Afin d’attirer les touristes, tout est mis en œuvre pour les rassurer.  Dans les îles les plus touristiques que sont Sal et Boa Vista, depuis le mois de janvier, le ministre du Tourisme et des Transports, Carlos Santos, met tout en œuvre pour que l’accueil de touristes en temps d’épidémie se passe bien à travers notamment l’installation de laboratoires virologiques. Une association prévoit de faire d’une école, située sur l’île de Santo Antão et abandonnée à cause de l’exode rural, une cité hospitalière pour les touristes qui viendront visiter la région. Olavo Correia, le ministre des Finances, a même annoncé la possibilité de faire vacciner 10 000 fonctionnaires travaillant dans le secteur touristique afin de les protéger et rassurer les touristes.

Malgré cet élan d’espoir pour le retour du tourisme en 2021, il est encore trop tôt pour dire si l’archipel retrouvera sa croissance antérieure à la crise ou son nombre annuel de touristes, puisque les Européens qui représentent les principaux visiteurs du pays ne peuvent plus sortir de leurs continent, sauf motif impérieux, à cause des nouvelles restrictions de voyage à l’étranger.

Veronica MENDES TAVARES

Sources 

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