Bien que son nom de famille nous semble à nous Malagasy être familier, peu de personnes connaissent vraiment Patrick RAJOELINA alors que c’est un des acteurs majeurs de la société civile ayant un statut important à Madagascar.
Il a eu un parcours exceptionnel que ce soit en milieu académique ou en termes de carrière professionnelle. Son histoire et ses réussites nous donnent de merveilleuses leçons.
Une interview sous forme de questions-réponses a été réalisée pour la rédaction de ce portrait.
Qui est Patrick RAJOELINA ?
Derrière ce nom se cache un homme, travailleur enthousiaste, infatigable et rigoureux, c’est avec ces trois qualificatifs qu’il se définit. Il affirme que certainement, il tient cela de son appartenance à la religion protestante calviniste. D’ailleurs, travailler est une de ses passions à côté des voyages et des échanges que ce soit avec son entourage ou non.
Entre son rêve d’enfant et ce qu’il fait en ce moment, aucun écart n’est présent, « my dreams come true ! » dit-il. Une seule ambition : réaliser ses rêves, aujourd’hui il est le Président & CEO de l’agence de communication « PRINCE » (« Patrick Rajoelina International Network & Communication Entreprises »)
D’ailleurs, il affirme :
« J’ai réussi car j’ai eu l’immense chance d’avoir toujours été heureux ! Ma génération a eu l’immense privilège de vivre les Trente glorieuses… et Mai 68 ! Mais c’est vrai que « venant de nulle part », j’ai fait un joli parcours grâce à mon épouse, mes amis… et la chance ! »
D’un autre côté, il se définit également comme un homme libre. Métis malgache, polonais et de culture parisienne, il attache beaucoup d’importance à sa culture universaliste, à sa mentalité parisienne et à son attachement viscéral à la sublime ville de Paris. C’est la ville où il est né, où il a grandi et où il a effectué l’intégralité de sa carrière professionnelle.
Son parcours académique ?
Il a effectué son parcours universitaire à Sciences Po Paris afin de ne tendre que vers un seul but : la politique, au sens noble du terme : « servir l’intérêt général, servir la Cité ». Voici comment il raconte son parcours :
« Je ne suis pas du tout un exemple de bon élève ou d’élève assidu. J’ai toujours été un rebelle. J’ai « usé » deux établissements avant d’achever mon piteux parcours scolaire au lycée Condorcet (Paris). Mon engagement politique à l’extrême gauche y est certainement pour beaucoup. J’étais militant maoïste dès l’âge de 16 ans et j’ai toujours privilégié, à l’époque, mon action militante par rapport à la vie scolaire. Etudier a toujours été pour moi un calvaire statique, voire inutile. C’est pour cela que j’ai fait la plupart de mes études plus tard, en les menant de front avec mon activité professionnelle. »
Comme tous les étudiants, il rencontrait également des difficultés :
Les seules difficultés furent celles liées aux heures tardives des conférences (notamment à l’IEP de Paris !). Mais le fait de travailler tous les jours (en plus de mon emploi) afin de mener à bien les études que je poursuivais n’était pas réellement une difficulté. Je prenais beaucoup de plaisir à apprendre… car le but (travailler dans le milieu politique) que je visais était beaucoup plus important que les subalternes désagréments liés à l’intensité de mes activités.
Son parcours professionnel ?
Tout en étudiant et en travaillant en même temps, il a milité politiquement en restant toujours fidèle aux personnes qu’il servait à savoir les ministres, les préfets ou les présidents de sociétés. Ayant un parcours particulièrement dynamique, il s’est trouvé à gérer des domaines différents les uns des autres avec toujours un point commun : l’intérêt général. Voici comment il nous fait part de sa trajectoire dans le monde professionnel :
J’ai intégré le ministère de l’intérieur en 1980 où j’ai commencé ma carrière administrative comme officier dans un service de renseignement. Je suis ensuite parti me former à l’IEP de Paris puis à l’ENA. J’ai ensuite intégré les cabinets ministériels (notamment comme conseiller puis chef de cabinet de ministres). Ensuite, je suis allé pantoufler dans l’industrie comme secrétaire général d’un groupe européen d’armement. J’ai enfin réintégré la haute fonction publique pour servir comme secrétaire général au sein de différents établissement publics. J’ai notamment été le secrétaire général de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS, désormais intégré à Santé de France) qui a géré (avec succès, faut-il le rappeler ?!) la pandémie liée à la grippe A H1N1.
Les principales difficultés furent la dureté des combats politiques menés ! Mais l’engagement pour ce que l’on estime juste, la joute verbale et la « gagne » sont mon ADN ! Je suis heureux dans le combat, dans le challenge et dans le dépassement de soi pour la bonne cause : l’intérêt général !
Patrick Rajoelina aujourd’hui ?
En étant Président d’une des principales sociétés de communication institutionnelle de Madagascar (www.prince.mg), et Administrateur délégué d’une des principales Fondations de Madagascar, la Fondation VISEO qui œuvre dans les domaines de l’éducation et de la santé, ses charges de travail sont énormes. Cependant, il a sa manière à lui de gérer ses responsabilités. Il affirme de cette manière qu’il gère ses activités avec « beaucoup de rigueur, d’autorité et de conviction ». La discipline et lui, c’est une véritable combinaison parfaite. Méticuleux et exigeant vis-à-vis de lui-même et des autres, il n’a pas peur de se retrousser les manches pour atteindre les buts qu’il s’est fixés.
A côté du travail, il voyage beaucoup et cultive son réseau – qui a toujours été éclectique et surtout international. Il est persuadé que des rencontres, il peut s’enrichir par le biais de leurs récits : expériences et savoir.
En ce moment, il se projette vers de nouveaux défis, en voici les détails :
Je réoriente désormais mes activités vers la production et la réalisation audiovisuelles et cinématographiques en plus du lobbying en faveur de Madagascar pour lequel j’attache beaucoup de prix. J’ai déjà réalisé sept films (de 5 minutes à 26 minutes). Je prépare actuellement mon premier moyen métrage (45 minutes) qui sera à la fois un conte philosophique, un voyage initiatique et un road movie en montrant l’immense beauté de Madagascar.
Des conseils pour nos jeunes ?
Que faire pour réussir d’après vous ?
Travailler !
Si vous devez relever un point fort dans votre parcours et qui vous a appris une leçon, que ce soit de vie ou autre, qu’est-ce que ce serait ?
Travailler ! Être fidèle à son ambition ! Saisir (ou provoquer !) la chance !
Quels sont les conseils que vous aimeriez donner à nos jeunes d’aujourd’hui ? Qu’ils soient malagasy ou non ?
S’ouvrir largement au monde : virtuellement, physiquement et intellectuellement !
Un point de vue que vous aimeriez partager sur un sujet qui vous tienne à cœur ?
« Renversez la table ! » « The world is yours ! »
Un parcours exceptionnel, un état d’esprit ouvert tout en affirmant ses propres valeurs, un praticien expérimenté de la politique, une seule ambition : réaliser ses rêves, un seul outil : travailler, un slogan : saisir ou provoquer sa chance, ne pas hésiter à renverser la table car « The world is yours » dit-il.
Propos recueillis par Sitraka RABARY
Patrick est un homme remarquable . Ses qualités essentielles sont la fidélité , la fiabilité et la ténacité dans un milieu où ces valeurs sont un mirage.
J’ai toujours plaisir à travailler avec lui .
Nous vous remercions pour votre commentaire !