Seh-Dong-Hong-Beh, cheffe des « Amazones » du Dahomey,

Qui étaient les Amazones du Dahomey ce régiment de femmes militaires

Par Maïlys D.

 

Les Amazones du Dahomey, régiment militaire de femmes,ont défendu le Royaume du Dahomey (un des royaumes de l’ actuel Bénin) jusqu’à la fin du XIXe siècle. 

Personnages emblématiques à l’échelle du continent africain, ces troupes d’élite sont aussi connues hors du continent pour avoir dit non à la colonisation française.

 

Rappel du contexte

Le roi Béhanzin ( 1845-1906) figure constante de résistance à la colonisation fut le dernier souverain du Royaume du Dahomey indépendant. Héros national, il se fit aussi surnommer “ roi requin” et “ roi des noirs” pour faire écho à la menace qu’il comptait  représenter pour les envahisseurs.

A l’époque impériale, la communauté afro- brésilienne a une mainmise sur le commerce de l’huile de palme et participe à la multiplication et à  la solidification des relations avec les puissances européennes. Plus encore, pour se prémunir des attaques inter-royaumes, de nombreux royaumes voisins à celui du Dahomey acceptent d’être mis sous protectorat français. 

Dès lors, le roi Béhanzin choisit de répliquer à tout accord conclu avec les puissances étrangères et particulièrement françaises. Il interrompt tous pourparlers engagés par d’autres royaumes et détruit de nombreux palmiers à huile. En réplique, les français entament une guerre décisive contre Béhanzin et confient cette mission au général Alfred- Amédée Dodds.

 

L’entrée en scène des Amazones

En 1892, 3000 soldats français s’engagent à l’ intérieur du territoire avec pour objectif d’évincer du pouvoir le roi Béhanzin dans son royaume. Le 26 octobre 1892 constituera d’ après les dires la journée la plus meurtrière de la guerre. En effet, alors qu’ils s’acheminent vers le domaine du roi, les soldats français sont arrêtés par une armée de femmes qui les menacent à l’arme blanche. Ces dernières doivent d’ailleurs leur nom d’Amazones aux français eux-mêmes qui, frappés par leur allure, les associent à celles de la mythologie grecque. A la fin du XIXe siècle, ce corps armé est constitué de 4000 à 5000 recrues ce qui représente un tiers de l’ armée du Royaume.

Le corps de combattantes fut formé à partir de 1818 par le Roi Guézo afin de veiller à sa sécurité. Il semblerait que les premières d’entre-elles furent recrutées sur le marché de la traite aux esclaves. les femmes valant  moins cher que les hommes il s’agissait donc d’ enrôlement forcé. Pourtant, il a aussi été dit que rapidement, dans les années suivantes, de nombreuses femmes vinrent volontairement s’engager.

 

Des femmes sacrées

Entraînées dès leur plus jeune âge, il était appris à ces femmes la résistance à la douleur, l’absence d’empathie,le combat et le maniement des armes. Au cours des batailles, elles prirent l’habitude de décapiter la tête de leurs ennemis et de les brandir. Les plus redoutables, membres du groupe des “ chasseresses” étaient conditionnées par l’ adage vaincre ou mourir, allant même jusqu’à chercher le corps à corps avec l’ ennemi.Toutefois, malgré leur courage et leurs aptitudes, les Amazones ne parvinrent pas à renverser l’armée française renforcée par la légion étrangère.

Aussi bien craintes qu honorées, les guerrières du Dahomey se sont vues dotées d’un statut semi-sacré. Dès lors, elles ont été considérées comme la propriété du roi et devaient rester des femmes vierges, à défaut l’amant était exécuté. Pourtant, des travaux d’historiens béninois tel que Arthur Vido ont déconstruit ce mythe de la virginité.

 

Quelles représentations au cinéma? 

Vêtues de tuniques bleues, les crânes rasés des Amazones sont emblématiques.

Dans la culture populaire, les Amazones du Dahomey ont été représentées dans le blockbuster américain Black Panther de 2018.Destiné à mettre en avant aussi bien une culture africaine qu’ afro- américaine, le scénariste Ryan Coogler a voulu permettre la réunion de divers mouvements culturels et de résistance au soutien du panafricanisme.

Ainsi, c’est dans le rôle des Dora Milaje ( “les adorées en Xhosa” langue sud-africaine),garde féminine du roi  inspirée des Amazones dahoméennes, que Ryan Coogler a rendu hommage à la force de caractère de celles-ci et à leur dextérité. 

 

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