Par Maïlys D.
Alors qu’au Maghreb, l’Algérie et le Maroc ont respectivement voté le 26 octobre 2017 et le 20 novembre 2017 des lois qui interdisent les cryptomonnaies au motif qu’elles soient trop occultes et non- régies par les Banques centrales, la Tunisie se veut pionnière dans ce secteur à l’ échelle du de la région.
Dès lors, qu’est-ce que la blockchain?
Depuis peu de temps ces termes sont à la mode, mais de quoi s’agit-il concrètement? Commençons donc par quelques définitions : la blockchain qui a été développée à partir de 2008 est définie par le site blockchainfrance.net comme « une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe de contrôle ».
Plus simplement, ce réseau apporte de la confiance entre des parties qui n’ont à priori aucune raison de se faire confiance entre elles. C’est l’inverse d’une technologie centralisée car il n’ y a pas de point central d’ authentification ou de validation. De ce fait, cette absence introduit une sécurité supérieure.
Plus encore, cette base de données contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette dernière est réputée transparente entre les pairs, infalsifiable et vérifiable car chacun peut vérifier la validité de la chaîne.
schéma du site lemoniteur.fr
Les incertitudes quant à la cryptomonnaie
Encore dans ses balbutiements, la cryptomonnaie souffre de réticences et est très peu utilisée. A ce titre, en France elle ne dispose pas de définition juridique et ne figure pas dans le code monétaire et financier. Pour la Banque de France, la cryptomonnaie n’est pas une monnaie mais un instrument qui contient sous forme numérique des unités de valeur non monétaires permettant d’acquérir un bien ou un service.
Les crypto-devises ont initialement été pensées comme un mode de paiement alternatif permettant de se passer du dollar et de la Banque Centrale des Etats- Unis. L’objectif était de pouvoir dissimuler la provenance d’ argent acquis frauduleusement (trafic de stupéfiants et fraude fiscale) via une blockchain mettant en relation acheteurs et vendeurs de monnaie virtuelle. Des cartes de paiement en monnaie légale adossées aux portefeuilles crypto- actifs permettent alors de disposer des flux illicitement acquis au travers d’achats physiques, en ligne, ou du retrait d’ espèces aux distributeurs automatiques.
Schéma explicatif du site frenchweb.fr
- Enjeux de la blockchain et de la cryptomonnaie en Tunisie: sortir de l’économie de rente et mettre fin à l’oligopole bancaire
C’est à Tunis que s’est développé le premier sommet africain de la blockchain en mai 2018.
L’économie tunisienne est en grande partie basée sur l’économie de rente et le tourisme. Ainsi, le recours à la cryptomonnaie pourrait permettre d’opérer des bouleversements importants notamment dans le secteur bancaire.
En effet, ce système constitue un oligopole aux frais bancaires extrêmement élevés comparés aux services offerts aux clients.
Dès lors, cette monnaie virtuelle présente plusieurs avantages : réduire la corruption et les échanges illégaux occasionnés par les transactions en cash, ouvrir le secteur bancaire à la concurrence et donc l’enjoindre à innover et à se diversifier, ensuite réduire considérablement le recours aux devises étrangères. Enfin, le gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne (BCT) avait mentionné lors du sommet de mai 2018 la possibilité d’inclusion financière dans les pays africains en ce qu’elle facilitera les échanges.
- Cryptomonnaie et blockchain : une réelle opportunité pour les startupeurs tunisiens
Il est nécessaire de ne pas négliger l’apport considérable que serait la cryptomonnaie et son corollaire la blockchain pour les jeunes entrepreneurs tunisiens.
Plus précisément, l’absence d’intermédiaire induite par la cryptomonnaie met fin à la prise de commissions par les banques lorsque des transactions sont réalisées. Or, la réduction du coup des transactions financières est un moyen de favoriser la croissance. Une chose est certaine, l’utilisation de cette cryptomonnaie convertible permettrait aux entrepreneurs d’attirer des Investissements Directs à l’Etranger (IDE) et donc une fois de plus de favoriser la croissance, c’est donc une innovation prometteuse et à priori prospère.